mercredi 21 mai 2014

S'engager, finalement, qu'est-ce que cela veut dire ?


C'est vrai, finalement, s'engager, qu'est-ce que cela veut dire ?
Cyniquement je pourrais répondre que s'engager c'est accepter que des portes se ferment.
Parfois, j'ai l'impression d'avoir rejoint une bande de malfaiteurs, parfois...
Cet engagement m'a déjà fait perdre des jobs, or je vais devoir chercher des jobs...
Donc, ok, j'ai rejoint une bande de malfaiteurs...
Je suis candidate d'ouverture, 9ème suppléante à la Région de Bruxelles-Capitale sur la liste 9, chez les Ecolos, une bande de malfaiteurs donc...


Un peu d'histoire perso, je vais tenter le storytelling si cher aux médias : 

"C'est l'histoire d'une petite fille qui ne comprend pas grand chose au monde dans lequel elle vit, les choses qui lui semblent évidentes ne le sont clairement pas pour ceux qui l'entourent, ses angoisses sont tournées en dérision par ses proches, quand elle parle de justice sociale, d'égalité, d'équité, de solidarité Nord/Sud, quand elle dit qu'elle voit la paupérisation galopante dans son propre pays, elle recueille des sourires apitoyés, on lui dit qu'elle devrait arrêter de lire Zola, Dickens, Malot...
Bien, la petite fille est une petite fille sage, elle se tait, se réfugie dans ses livres.
La petite fille grandit, elle continue à lire, elle regarde le monde, elle est effarée par ce qui se passe, mais elle doit être dingue puisque tout le monde trouve cela normal.
Devenue femme la petite fille a trouvé le moyen de trouver un sens à son existence, elle va tenter de faire entendre d'autres voix, elle va se transformer en "passeuse", elle va continuer à lire, elle va continuer à s'inquiéter de la marche du monde, elle va tendre son micro à ceux qui tentent de le rendre lisible ce monde, elle fera cela longtemps, tant qu'elle le pourra.

A l'aube de l'automne de sa vie (mais qui sait quand une vie s'arrête ?) la petite fille va tourner une page de son existence, son micro ne reçoit plus personne, elle accepte de s'engager. Si la petite fille devenue femme accepte de s'engager, c'est sans doute parce qu'elle est devenue mère, fondamentalement elle n'en a rien à battre que tout s'arrête, que la planète devienne un champ de bataille dans les décennies qui viennent, fondamentalement elle devrait même se réjouir que ses intuitions de petite fille s'avèrent, il y a juste que la petite fille est devenue femme, que la femme est devenue mère et que la mère s'inquiète de l'avenir de ses enfants..."
C'est pas mal, hein, comme storytelling ?
C'est pas mal...
Et le pourquoi de l'engagement dans tout ça, me direz-vous ?
L'engagement il est ici :ttps://soundcloud.com/martine_cornil/question-4-comment-faire 
L'engagement il se trouve dans ma conviction de petite fille devenue femme que c'est par la voie démocratique que l'on peut faire bouger les lignes, que l'on peut faire bouger le monde.
Mon engagement c'est que c'est dans ce parti là que j'ai rencontré le plus d'enfants devenus adultes qui continuent à croire qu'on peut transformer le monde sans passer par une révolution sanglante, or toutes les révolutions sont sanglantes..., mon engagement, ridicule, minime, anodin au sens de l'histoire est de penser que ceux-là que je rejoins, que je supporte, ont une vision qui va bien plus loin que les échéances électorales.
Voilà les raisons de mon engagement.
Elles valent ce qu'elles valent.
Elles permettent à la petite fille que j'ai été de regarder les enfants de la femme que je suis devenue droit dans les yeux.








 




mardi 20 mai 2014

Voter, ça ne sert à rien...

La phrase la plus entendue ces derniers temps...
Ca ne sert à rien.
Ah bon ?
Tiens, et se lever chaque matin en sachant qu'un jour on va mourir, ça sert à quoi ?
Et mettre des enfants au monde en ne sachant pas de quoi est fait demain, ça sert à quoi ?
Ce qui est certain c'est que voter sans s'intéresser à la chose politique, cela ne sert effectivement pas à grand-chose, ce qui est certain c'est que voter sans s'intéresser au projet de société qui sera porté, ça c'est un peu léger, ce qui me semble clair c'est que voter un dimanche et puis ne plus s'impliquer dans la vie politique pendant cinq ans, ça ça n'a guère de sens et ne peut amener que des désillusions, lesquelles amèneront à cette fameuse phrase : voter ça ne sert à rien...
C'est ce que j'ai tenté d'expliquer simplement à mon petit dernier de neuf ans 

Autre phrase entendue souvent "c'est toujours les mêmes..."
Bien. Que l'on me corrige, mais il me semble que chacun est libre de voter pour de nouvelles têtes, porteuses de nouveaux projets, personne ne va dans l'isoloir avec un pistolet sur la tempe et on peut choisir de ne pas voter en case de tête, on peut panacher son vote sur une même liste, voter pour plusieurs candidats.
Oui, mais pour cela il faut se tenir un peu au courant, suivre la carrière des uns et des autres, s'intéresser aux personnalités qui ne font pas la une des médias, comprendre que chaque parti est traversé par divers courants, diverses sensibilités, favoriser les sensibilités qui nous semblent le plus répondre à nos attentes, ça demande un peu de boulot de la part de l'électeur, un peu de saine curiosité...

Plus curieux "elle, lui, je les aime bien, je trouve qu'ils font du bon boulot, mais je pense qu'ils ne sont pas représentatifs de leur parti, alors je vais voter pour un autre parti, ça fera une leçon à ceux qui dirigent..."
Et là, les bras m'en tombent...
Ne pas voter pour des gens en qui on croit, en qui on a totalement confiance, porteurs de projets qui nous ressemblent parce que machin ou machine dans le parti a une tête qui ne nous revient pas...
Ne serait-ce pas l'inverse qui serait rationnel, productif ? Voter au sein d'un parti pour ceux qui incarnent notre idée de la société à venir, les renforcer, influer ainsi sur une tendance, faire bouger les lignes ? 

Ne garder en tête que les échecs, les manquements d'un parti, ne pas se souvenir ou se renseigner sur les combats gagnés, dans un pays où tout est de l'ordre du compromis dans des cadres de coalition, où  seul compte le rapport de force...
Le rapport de force c'est le résultat des élections, le résultat des votes.
Alors avant de voter prenons le temps de nous intéresser aux bilans, penchons-nous sur les programmes (oui, je sais, ça prend du temps, beaucoup de temps, mais on vote pour des partis qui vont impacter notre quotidien pendant au moins cinq ans...)
Et puis après, comme je le disais à mon fils (écouter supra), restons vigilants et n'hésitons pas à demander des comptes.
L'Etat est la somme de tous ceux qui le composent.

Bon, en bonus, la vidéo de mon tout premier discours lors d'un meeting, je n'avais rien préparé, je ne savais pas quoi dire, mais j'avais en face de moi des militants, des gens de terrain, des convaincus, des convaincants, ceux qui travaillent d'arrache pied au quotidien pour défendre leurs idées, leurs idéaux, ceux qu'on ne voit jamais sur les plateaux télé, c'est pour eux que j'ai parlé.

Note personnelle : des fois que je referais encore un discours devant autant de monde et des caméras, prévoir un coiffeur et une maquilleuse...




vendredi 9 mai 2014

J'ai fait mon premier marché...

Et donc...
Se promène sur les marchés, enfin quand je dis les marchés, je dis "un marché"
Donc.
J'ai fait mon premier marché...
Ceux qui me connaissent ont déjà les larmes aux yeux, soit parce qu'ils compatissent, soit parce qu'ils sont déjà à moitié morts de rire, parce que ceux qui me connaissent savent que je suis timide, réservée, une vraie souris grise...
Bon, ceux qui me connaissent peuvent déjà rire...
Rien que le titre " J'ai fait mon premier marché" provoque chez eux des images dignes des Monty Python, bref, j'ai fait mon premier marché...
Donc, comme je suis une bonne camarade et que j'ai promis de mouiller ma chemise et de faire campagne comme tout le monde, me voici au marché.

C'est intéressant les marchés, vraiment.
D'abord parce qu'au marché on rencontre les vraies gens.
Ah bon ? Y'a des faux gens ???
Ensuite parce qu'au marché quand tu "chopes" les gens, tu peux avoir des vraies conversations de bistrot, juste que c'est le matin et que tu es clean (à priori)
Et puis, faut être au marché, parce que tout le monde y est, ça c'est vrai.
Au marché t'es pas toute seule (heureusement, sinon ce serait suicidaire), au marché t'as des copains qui font campagne aussi...

Donc, le marché.
Pas de bol, il pleuvine
Une pluie à la belge, ni trop, ni trop peu
Il pleuvine quoi...
Mais t'as pas de parapluie
Pas grave, t'as un chapeau
Juste que ton chapeau il est pas vert, il est rouge...

Parlons-en des rouges au marché
Ils sont partout
Une vraie machine de guerre

Les oranges sont discrets, ils sont deux.

Et puis il y a cette jeune femme, qui distribue ses tracts, en disant "c'est pour le PP, le parti de Luc Trullemans..."T'as envie de lui dire que t'as pas la télé, que c'est pas un argument, tu te tais, tu regardes son tract perso, tu vois son patronyme qui te raconte qu'elle vient de loin, hors des frontières Schengen, tu vois sa profession "anthropologue", tu en as pour des heures de cogitation...

Bon, c'est ton premier marché, tu découvres

Le marché est quadrillé, y'a les rouges, les verts, les oranges et les autres.
Chacun sa technique.

Les rouges sont nombreux, ils distribuent leurs tracts.
Les oranges semblent timides, franchement je n'ai pas compris la stratégie de com.
Les verts sont pragmatiques, ils demandent d'abord si les gens votent, ensuite s'ils savent pour qui ils vont voter et après, si ça se met, ils engagent la conversation et tentent de convaincre.
Bon, moi je fais partie des verts.
Mais c'est mon premier marché.
Alors comme je suis timide, voir supra, je vais vers les plus âgés, c'est idiot mais c'est comme ça...
Et là, je me ramasse un " vous, c'est une pastèque... vert dehors, rouge dedans..."
Bon...
Sur le marché y'a Isabelle Durant, elle est connue, elle prend son temps, Isabelle elle peut parler quinze minutes avec les gens, Isabelle elle ne compte pas son temps...

C'est mon premier marché, il pleuvine.
Il pleuvine, c'est mon premier marché.
Heureusement qu'il y a Isabelle, Dominique et les autres

 Mais bon, j'ai quand même pu parler de l' individualisation des droits
Et comme le chantait Souchon "c'est déjà ça..."







vendredi 4 avril 2014

Ce que la photo ne montre pas

Jeudi 3 avril, lancement de la campagne.

Nous sommes donc invités, candidats et militants, à fêter cela dans un lieu sympathique du centre ville. 

Depuis la journée à LLN, je connais un peu plus de monde, j'ai rencontré quelques candidats d'ouverture pour les interviewer (une belle expérience, j'y reviendrai dans un futur article), je commence à identifier qui fait quoi à la régionale, qui je peux harceler quand je n'arrive pas à avoir accès à certaines infos, qui a assez de patience pour expliquer à la blonde que je suis comment ça se passe, qui comprend mon humour parfois un peu trash et qui y est complètement imperméable (très, très important ça...)

J'arrive donc au lieu de rdv, il est 18h, tout le centre ville est blindé, les policiers sont partout (ce sont les dernières heures du sommet Europe-Afrique), il y a le meeting du VB, les terrasses débordent, les bruxellois se baladent en t-shirt en ce début avril, c'est gai comme on dit chez nous (surtout ne pas penser au réchauffement climatique et au rapport du GIEC, surtout...).
Je décide de choisir comme bande son "Le soleil donne" de Voulzy, plutôt que "Le Sud" de Nino Ferrer et ça c'est pas facile vu que je suis fan absolue de Ferrer.

Sur place la première chose que je perçois c'est l'enthousiasme, la tension positive, la force de la combativité.
La combativité...
Le combat.
Oui, clairement une campagne c'est un combat.
Combat d'idées, mais combat quand même.
Il faut vaincre.
Il faut gagner.
Pour certains, certaines, des candidats, des candidates, l'enjeu est de taille, il s'agit, ni plus ni moins, de conserver leur job. 
Pour la majorité le défi est colossal, il s'agit, ni plus ni moins, de faire advenir un nouveau modèle de société, plus juste, plus égalitaire, respectueux de tous, oui le défi est colossal...

Quelque chose me frappe depuis le début, ils n'attaquent pas les autres formations, ils ne participent pas à la cacophonie ambiante, la plupart de ceux que je rencontre ne perd pas son temps à critiquer les autres partis (ils critiquent sans doute trop le leur...), leur discours est un discours prospectif et ça j'avoue que cela me réjouit, parce que le débat d'idées est présent en permanence (j'y reviendrai aussi plus longuement plus tard).

Bon, revenons-en au titre de l'article : ce que la photo ne montre pas.

Donc, vers 18h30, Arnaud Pinxteren et Christos Doulkeridis invitent tous ceux qui sont présents à se rendre sur les marches de la Bourse pour faire une photo de groupe.
Pas de bol, je viens de me commander une bière, que je vais finalement abandonner sur une table, parce que, quand même, même si mes proches en riraient, je ne suis pas sûre que ce serait super classieux sur la photo, on a beau être candidate d'ouverture 9ème suppléante sur la liste 9 on a sa fierté et on n'a pas envie que ses enfants aient un moyen de pression quand on décide qu'ils ont passé assez de temps sur les écrans...

Tous à la Bourse !!!

C'est donc le cri de ralliement (c'est évidemment mieux que "tous à l'ex-Bourse" ou "tous à Legoland")
Et nous voilà donc sur les marches de la Bourse.
Assis, puis debout, puis assis.
Sérieux, souriants, levant les bras, criants (mais ça, ça ne s'entend pas sur la photo)
Ce que nous voyons, nous qui posons, mais que vous ne voyez pas, vous qui regardez la photo, c'est la meute d'asiatiques qui prend des photos à côté du photographe ami du parti, ce sont les policiers qui arrivent et nous regardent d'un air dubitatif, bientôt rejoints par d'autres collègues, après tout on n'a pas fait de demande de manif et on est nombreux...
Ce que vous n'entendez pas c'est moi qui dit à Zoé Genot en voyant les policiers arriver "si ça tombe, ils vont nous embarquer, pour manif non-autorisée"

Et là, je me dis : 'tain quelle pub, quel buzz si toute la liste se faisait embarquer..."
Mais bon, je dois me rendre à l'évidence, côté com, eux et moi on n'a pas forcément le même humour...
C'est pas grave, on partage la même éthique. 







mardi 25 mars 2014

Retour sur un dimanche

L'invitation était lancée par Emily et Olivier. Oui, quand ils nous écrivent ils nous tutoient et ne signent que de leurs prénoms. La journée était consacrée au  lancement officiel de la campagne et à des ateliers de formation pour les candidats.

Bon, je passe en vitesse sur le fait que chaque fois que je me rends à LLN je pars de Bruxelles avec au moins une demie-heure d'avance sur l'horaire prévu  parce que je sais que je vais me perdre avant de trouver un parking, que je me demande pourquoi je me suis engagée dans ce truc alors que les dimanches sont les seuls jours où je peux m'accorder quelque chose qui ressemble à une grasse matinée, qu'il fait beau et que je serai mieux à me promener dans un parc ou être à une terrasse avec mon amoureux à regarder les gens déambuler plutôt que de m'enfermer dans un auditoire, qu'en arrivant je constate que je ne connais quasi personne et que je saute littéralement au cou d'Anne Herscovici et de Zakia Khattabi tant je suis heureuse de ne plus errer seule en attendant l'ouverture des portes, que quand Emily et Olivier montent sur scène et que toute la salle se met à applaudir et à hurler je me dis que je me suis trompée, qu'en fait c'est un concert de rock, que quand quelques candidats montent à leur tour sur scène sous les applaudissements fournis de la salle j'avoue avoir ressenti, moi aussi, une certaine émotion dans ce grand moment de communion collective (en même temps on était dimanche, hein...), que le premier atelier où je m'étais inscrite consistait à expliquer par le biais de jeux de rôles le programme socio-économique d'Ecolo en nous mettant dans le situation du candidat qui va à la rencontre des gens sur les marchés, que là j'ai essayé de me visualiser en train de distribuer le fameux signet sur le marché et que j'ai eu comme un trou noir, qu'à la pause de midi les sandwichs étaient bons, que j'ai croisé des candidats qui avaient à peine plus de vingt ans et d'autres qui dépassaient largement la  soixantaine, que les carnations de peau allaient du plus clair au plus foncé, que je n'ai vu personne avec un pull en poils de lama ou de chèvre.

Ceci étant écrit, j'en viens à l'essentiel, aux deux heures vécues pendant l'après-midi.

J'avais donc choisi l'atelier "GreenNewDeal".

L'atelier était animé par Philippe Lamberts, tête de liste Ecolo pour l'Europe, l'homme sur lequel la presse a titré qu'il était celui qui faisait trembler la City (pas moins... !)

Et là, pendant deux heures, en ramassé, condensé, chiffré, explicité, illustré, argumenté, j'entends, je vois tout ce que je lis, vois, entends, perçois depuis quelques années, que ce soit au travers de mes lectures ou de mes rencontres.
Le discours est clair, il met en évidence l'urgence, il parle des deux bombes qui sont devant nous, prêtes à exploser, la bombe des inégalités et la bombe environnementale. 
Deux bombes qui, cumulées, et c'est la première fois dans l'histoire de notre humanité, ne nous laissent plus d'autres choix, si nous voulons nous assurer un avenir, que de changer de paradigmes, de penser radicalement autrement, d'arrêter de vouloir appliquer aux défis du XXIème siècle les recettes du XXème, les temps ont changé, les temps changent à toute vitesse.

Des constats, chiffrés, durs, des chemins à explorer qui passent par des voies de transitions, or la transition c'est difficile, cela demande du temps.

Moi ça me fait du bien d'entendre dans la bouche d'un homme politique autre chose que des promesses, cela me fait du bien d'entendre que s'en sortir va être difficile, va demander du temps, cela me fait du bien d'entendre un discours qui me semble réaliste et qui insiste aussi sur la participation démocratique de tout un chacun, sur la nécessaire refondation démocratique, sur l'importance primordiale de l'éducation et de la formation, sur la nécessité de tirer tout le monde vers le haut, pour le bien de tous.

Je reviendrai souvent ici sur les thématiques abordées pendant ces deux heures, j'y reviendrai aussi par le biais de quelques lectures, pour aujourd'hui je me contenterai d'un chiffre qui en dit long sur la bombe des inégalités : le patrimoine européen (toute la richesse de l'Europe) est détenu pour 25% par 1% des européens. Ce fameux 1%...
A la fin de ces deux heures, j'étais fière d'être de la même couleur que cet homme-là.

http://www.philippelamberts.eu/le-green-new-deal-pour-les-nuls/

Sinon, je signale aux responsables de l'UCL, qu'il y a dans la salle 043, au milieu de la troisième rangée, coincé entre deux tablettes, un trognon de pomme en voie de fossilisation et que je n'y suis pour rien...


vendredi 21 mars 2014

Les outils de campagne


Au tout premier rendez-vous, Zoé m'avait dit, tu sais une campagne c'est intensif, il faut être sur le terrain, aller à la rencontre des gens, une campagne c'est deux mois où tu dois te consacrer entièrement à cela. Bon, j'ai compris, entrer en campagne ce n'est pas être à la campagne...
Lisons donc ce qu'en dit le Larousse de cette fameuse campagne :
 
  • Battre la campagne,

    parcourir, fouiller un pays en tous sens pour faire lever le gibier, inquiéter l'ennemi, etc. ; déraisonner, divaguer.
  • Campagne de presse,

    diffusion de manière concertée ou spontanée, par un ou plusieurs médias, d'une série d'articles ou d'émissions pour sensibiliser l'opinion publique, les autorités sur un sujet particulier.
  • Campagne électorale,

    ensemble des opérations de propagande précédant une élection ou un référendum ; période pendant laquelle ces opérations sont autorisées.
  • Populaire et vieux.

    Emmener quelqu'un à la campagne,

    le mystifier.
  • Entrer en campagne,

    commencer quelque entreprise.
  • Faire campagne,

    participer à la guerre, à une expédition militaire.
Si on s'amuse à relier toutes ces définitions cela pourrait même faire peur.
Mais, avait-t-elle ajouté, il y aura des outils pour vous aider.
Première action la confection d'un "signet", voici ce qu'on m'en dit et ce qu'on me demande de faire pour le réaliser :

"Le passeport sera votre carte de visite, votre outil personnel de campagne. Il aura la forme d'un signet avec au recto votre photo et un petit texte de présentation et au verso vos coordonnées."

Bon, je passe sur ce moment de torture qu'a toujours représenté pour moi la séance photo, moment rendu cette fois-ci beaucoup plus léger grâce au photographe et j'en arrive très vite à ce qui me semble le plus important, le texte de présentation.Ce texte qui doit, en 700 signes, convaincre ceux qui le liront que voter pour Ecolo est le meilleur des choix (700 c'est quand même mieux que 140, cfr billet d'hier...)
Convaincre en 700 signes...
Là, je me souviens que dans les radios privées j'ai fait pas mal de pub et que cela m'amusait, je n'ai peut-être pas perdu cette tournure d'esprit là, je peux peut-être encore retrouver le tempo, les mots qui portent, les formules qui résonnent.
Essais, erreurs, trop long, trop court et puis finalement un texte sort avec lequel je me sens en accord. Mon premier lecteur est l'homme que j'aime, s'il acquiesce c'est que les mots sont justes, qu'ils me ressemblent, ce n'est pas parce qu'il partage ma vie qu'il est mon premier lecteur, c'est parce que c'est le lecteur le plus exigeant que je connaisse. 
Il acquiesce.
Retour vers quelques personnes du parti pour leur soumettre le texte, après tout je débute et si ça tombe je suis tout à fait à côté de la plaque.
Ils aiment, mais font part d'un certain étonnement quand même "tu ne parles pas de toi ?"
Ben non, je parle de ce que en quoi je crois, que font les autres en général ?
"Les autres donnent des infos sur eux, carrière, enfants, mode de déplacement ou alors développent un thème de campagne qui leur est cher et ce à quoi ils s'engagent..."
Et c'est là que je prends soudain conscience d'une chose qui jusque là m'avait échappé : être en campagne pour un candidat, quel que soit le parti, c'est d'abord se vendre, être un candidat en campagne, si je fais le rapprochement avec la publicité, c'est pendant quelques semaines devenir un "produit", un produit suffisamment séduisant pour qu'un maximum de personnes aient envie de se l'approprier et on en revient aux définitions du Larousse et aux étranges liens que l'on peut faire entre toutes ces définitions.
J'ai une pensée pour tous ces candidats qui, dans les heures qui suivront les élections, se pencheront sur leurs votes de préférence, je me demande comment certains géreront la blessure narcissique de ne pas en avoir eu assez. Se présenter au suffrage des autres, c'est s'exposer, au-delà des idéaux que l'on défend, à ne pas être "choisi".
Bon, mon texte restera comme cela, je n'y parlerai pas de moi, je n'ai rien à vendre, juste à participer au débat d'idées et espérer que cette maigre participation amènera quelques voix de plus à la liste sur laquelle je me trouve.
Et en plus, je ne sais même pas rouler à vélo...

  


jeudi 20 mars 2014

J'avais oublié Twitter

Mais sur Twitter on ne m'avait pas oubliée...
J'avais oublié Twitter parce que je n'y vais jamais, parce que je n'ai pas de smartphone, parce que m'exprimer en 140 signes est difficile (j'y reviendrai).
Sur Twitter donc, je découvre quelques échanges sur ma présence sur la liste Ecolo.
Dans ces échanges, une question "est-ce que ce passage jette le discrédit sur sa carrière ou pas ?
" Et, bien sûr, la comparaison avec la présence d'Olivier Maroy sur la liste MR.

Bon, comparaison n'est pas raison et il ne me semble donc pas inutile de recadrer un peu tout cela (ceci dit les raisons de mon oui se retrouvent dans le premier billet de ce blog, je ne vais pas y revenir tous les jours...)
Olivier, pour qui je n'éprouve ni antipathie ni sympathie particulière (c'est un ex-collègue qu'il m'arrivait de croiser dans les couloirs) se présente en effectif à une place éligible (4ème sur la liste)
Je suis candidate d'ouverture, je me présente sur la liste à la place de neuvième suppléante (en clair ça veut dire qu'il faudrait que tous les élus de la liste meurent de la grippe portugaise (oui, je viens de l'inventer) pour que je siège un jour, l'ambition n'est donc pas la même et, non, je ne souhaite pas qu'ils meurent d'une grippe qu'elle soit portugaise ou autre...
La Rtbf n'est plus mon employeur depuis le 30 novembre 2013 et ma décision d'accepter la proposition d'Ecolo date du début du mois de mars.
Olivier est certainement en "congé politique".
Je ne suis pas journaliste (mais ça j'y reviendrai aussi)
Olivier a une notoriété que je n'ai jamais eue et quand je vois le mot "pipolisation" accolé à mon nom je rigole. 
Là où je rigole moins c'est quand on remet en doute l'éthique avec laquelle j'ai pu exercer mon métier d'animatrice ou l’éthique d'Olivier quand il présentait des débats politiques.
Je ne peux parler qu'en mon nom, mais je puis affirmer ceci, la majorité des animateurs, journalistes que j'ai côtoyé tendent à l'objectivité, j'ai bien écrit "tendent", cela va même parfois jusqu'à une forme d'auto-censure. En ce qui me concerne je me souviens d'engueulades homériques avec quelques-uns de mes amis qui ne comprenaient pas pourquoi je donnais la parole à tel expert plutôt qu'à un autre, en clair mes "copains de gauche" me faisaient la leçon quand je recevais, par exemple, un économiste étiqueté à droite.
Quand j'étais derrière mon micro j'étais une passeuse, passeuse de mots, passeuse d'idées, quand j'étais derrière mon micro j'étais au service de ceux qui m'écoutaient, pas au mien.
Une des raisons qui m'a donné l'envie de mettre un terme ma carrière radiophonique était de pouvoir récupérer un "je", ce "je" que notre devoir de réserve nous empêche parfois d'exprimer, et c'est normal. Je trouve donc insultant pour l'ensemble de la profession des journalistes et des animateurs de l'accuser à postériori d'avoir failli, d'avoir orienté le débat avec en ligne de mire une future carrière politique, c'est réducteur.
Il y a trop à écrire sur toutes les réflexions qui me sont venues après la lecture de ces quelques tweets pour que cela tienne en un seul billet, il y a à dire sur l'engagement, il y a à dire sur le champ politique, il y a à dire sur la valeur que l'on donne encore aux mots, il y a beaucoup à dire sur ce que nous faisons de notre temps et de l'instantanéité obligée de ces nouveaux moyens de communication, cela fera l'objet d'autres billets.
Pour aujourd'hui je me contenterai de dire pourquoi je n'aime pas twitter, je n'aime pas twitter parce qu'on ne peut pas déployer une pensée, une idée en 140 signes, on ne peut pas débattre en 140 signes. 140 signes c'est parfait quand on veut être lapidaire. Je n'aime pas twitter parce que j'aime le débat, la nuance, j'aime confronter mes idées à celles des autres, j'aime me remettre en question, j'aime l'échange. Twitter c'est le fastfood de la communication.
Je suis une femme du temps long, je ne crois en l'instantanéité que dans les rapports humains, quand deux êtres se reconnaissent en une micro-seconde, qu'il s'agisse d'amour ou d'amitié.
Là-dessus, je ne vous ai pas parlé du "passeport", j'en parlerai demain peut-être, mais pour l'heure je vais faire un truc complètement démodé, je vais lire un livre...