jeudi 20 mars 2014

J'avais oublié Twitter

Mais sur Twitter on ne m'avait pas oubliée...
J'avais oublié Twitter parce que je n'y vais jamais, parce que je n'ai pas de smartphone, parce que m'exprimer en 140 signes est difficile (j'y reviendrai).
Sur Twitter donc, je découvre quelques échanges sur ma présence sur la liste Ecolo.
Dans ces échanges, une question "est-ce que ce passage jette le discrédit sur sa carrière ou pas ?
" Et, bien sûr, la comparaison avec la présence d'Olivier Maroy sur la liste MR.

Bon, comparaison n'est pas raison et il ne me semble donc pas inutile de recadrer un peu tout cela (ceci dit les raisons de mon oui se retrouvent dans le premier billet de ce blog, je ne vais pas y revenir tous les jours...)
Olivier, pour qui je n'éprouve ni antipathie ni sympathie particulière (c'est un ex-collègue qu'il m'arrivait de croiser dans les couloirs) se présente en effectif à une place éligible (4ème sur la liste)
Je suis candidate d'ouverture, je me présente sur la liste à la place de neuvième suppléante (en clair ça veut dire qu'il faudrait que tous les élus de la liste meurent de la grippe portugaise (oui, je viens de l'inventer) pour que je siège un jour, l'ambition n'est donc pas la même et, non, je ne souhaite pas qu'ils meurent d'une grippe qu'elle soit portugaise ou autre...
La Rtbf n'est plus mon employeur depuis le 30 novembre 2013 et ma décision d'accepter la proposition d'Ecolo date du début du mois de mars.
Olivier est certainement en "congé politique".
Je ne suis pas journaliste (mais ça j'y reviendrai aussi)
Olivier a une notoriété que je n'ai jamais eue et quand je vois le mot "pipolisation" accolé à mon nom je rigole. 
Là où je rigole moins c'est quand on remet en doute l'éthique avec laquelle j'ai pu exercer mon métier d'animatrice ou l’éthique d'Olivier quand il présentait des débats politiques.
Je ne peux parler qu'en mon nom, mais je puis affirmer ceci, la majorité des animateurs, journalistes que j'ai côtoyé tendent à l'objectivité, j'ai bien écrit "tendent", cela va même parfois jusqu'à une forme d'auto-censure. En ce qui me concerne je me souviens d'engueulades homériques avec quelques-uns de mes amis qui ne comprenaient pas pourquoi je donnais la parole à tel expert plutôt qu'à un autre, en clair mes "copains de gauche" me faisaient la leçon quand je recevais, par exemple, un économiste étiqueté à droite.
Quand j'étais derrière mon micro j'étais une passeuse, passeuse de mots, passeuse d'idées, quand j'étais derrière mon micro j'étais au service de ceux qui m'écoutaient, pas au mien.
Une des raisons qui m'a donné l'envie de mettre un terme ma carrière radiophonique était de pouvoir récupérer un "je", ce "je" que notre devoir de réserve nous empêche parfois d'exprimer, et c'est normal. Je trouve donc insultant pour l'ensemble de la profession des journalistes et des animateurs de l'accuser à postériori d'avoir failli, d'avoir orienté le débat avec en ligne de mire une future carrière politique, c'est réducteur.
Il y a trop à écrire sur toutes les réflexions qui me sont venues après la lecture de ces quelques tweets pour que cela tienne en un seul billet, il y a à dire sur l'engagement, il y a à dire sur le champ politique, il y a à dire sur la valeur que l'on donne encore aux mots, il y a beaucoup à dire sur ce que nous faisons de notre temps et de l'instantanéité obligée de ces nouveaux moyens de communication, cela fera l'objet d'autres billets.
Pour aujourd'hui je me contenterai de dire pourquoi je n'aime pas twitter, je n'aime pas twitter parce qu'on ne peut pas déployer une pensée, une idée en 140 signes, on ne peut pas débattre en 140 signes. 140 signes c'est parfait quand on veut être lapidaire. Je n'aime pas twitter parce que j'aime le débat, la nuance, j'aime confronter mes idées à celles des autres, j'aime me remettre en question, j'aime l'échange. Twitter c'est le fastfood de la communication.
Je suis une femme du temps long, je ne crois en l'instantanéité que dans les rapports humains, quand deux êtres se reconnaissent en une micro-seconde, qu'il s'agisse d'amour ou d'amitié.
Là-dessus, je ne vous ai pas parlé du "passeport", j'en parlerai demain peut-être, mais pour l'heure je vais faire un truc complètement démodé, je vais lire un livre...



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