vendredi 4 avril 2014

Ce que la photo ne montre pas

Jeudi 3 avril, lancement de la campagne.

Nous sommes donc invités, candidats et militants, à fêter cela dans un lieu sympathique du centre ville. 

Depuis la journée à LLN, je connais un peu plus de monde, j'ai rencontré quelques candidats d'ouverture pour les interviewer (une belle expérience, j'y reviendrai dans un futur article), je commence à identifier qui fait quoi à la régionale, qui je peux harceler quand je n'arrive pas à avoir accès à certaines infos, qui a assez de patience pour expliquer à la blonde que je suis comment ça se passe, qui comprend mon humour parfois un peu trash et qui y est complètement imperméable (très, très important ça...)

J'arrive donc au lieu de rdv, il est 18h, tout le centre ville est blindé, les policiers sont partout (ce sont les dernières heures du sommet Europe-Afrique), il y a le meeting du VB, les terrasses débordent, les bruxellois se baladent en t-shirt en ce début avril, c'est gai comme on dit chez nous (surtout ne pas penser au réchauffement climatique et au rapport du GIEC, surtout...).
Je décide de choisir comme bande son "Le soleil donne" de Voulzy, plutôt que "Le Sud" de Nino Ferrer et ça c'est pas facile vu que je suis fan absolue de Ferrer.

Sur place la première chose que je perçois c'est l'enthousiasme, la tension positive, la force de la combativité.
La combativité...
Le combat.
Oui, clairement une campagne c'est un combat.
Combat d'idées, mais combat quand même.
Il faut vaincre.
Il faut gagner.
Pour certains, certaines, des candidats, des candidates, l'enjeu est de taille, il s'agit, ni plus ni moins, de conserver leur job. 
Pour la majorité le défi est colossal, il s'agit, ni plus ni moins, de faire advenir un nouveau modèle de société, plus juste, plus égalitaire, respectueux de tous, oui le défi est colossal...

Quelque chose me frappe depuis le début, ils n'attaquent pas les autres formations, ils ne participent pas à la cacophonie ambiante, la plupart de ceux que je rencontre ne perd pas son temps à critiquer les autres partis (ils critiquent sans doute trop le leur...), leur discours est un discours prospectif et ça j'avoue que cela me réjouit, parce que le débat d'idées est présent en permanence (j'y reviendrai aussi plus longuement plus tard).

Bon, revenons-en au titre de l'article : ce que la photo ne montre pas.

Donc, vers 18h30, Arnaud Pinxteren et Christos Doulkeridis invitent tous ceux qui sont présents à se rendre sur les marches de la Bourse pour faire une photo de groupe.
Pas de bol, je viens de me commander une bière, que je vais finalement abandonner sur une table, parce que, quand même, même si mes proches en riraient, je ne suis pas sûre que ce serait super classieux sur la photo, on a beau être candidate d'ouverture 9ème suppléante sur la liste 9 on a sa fierté et on n'a pas envie que ses enfants aient un moyen de pression quand on décide qu'ils ont passé assez de temps sur les écrans...

Tous à la Bourse !!!

C'est donc le cri de ralliement (c'est évidemment mieux que "tous à l'ex-Bourse" ou "tous à Legoland")
Et nous voilà donc sur les marches de la Bourse.
Assis, puis debout, puis assis.
Sérieux, souriants, levant les bras, criants (mais ça, ça ne s'entend pas sur la photo)
Ce que nous voyons, nous qui posons, mais que vous ne voyez pas, vous qui regardez la photo, c'est la meute d'asiatiques qui prend des photos à côté du photographe ami du parti, ce sont les policiers qui arrivent et nous regardent d'un air dubitatif, bientôt rejoints par d'autres collègues, après tout on n'a pas fait de demande de manif et on est nombreux...
Ce que vous n'entendez pas c'est moi qui dit à Zoé Genot en voyant les policiers arriver "si ça tombe, ils vont nous embarquer, pour manif non-autorisée"

Et là, je me dis : 'tain quelle pub, quel buzz si toute la liste se faisait embarquer..."
Mais bon, je dois me rendre à l'évidence, côté com, eux et moi on n'a pas forcément le même humour...
C'est pas grave, on partage la même éthique.